Les conférences ont lieu le jeudi à 18 h 15 en Phil201. Le programme du semestre d’automne 2022 sera annoncé prochainement.
Les conférences de ce semestre sont organisées par Julie et Milena.
20 octobre – Simon-Pierre Chevarie-Cossette – La structure excuse, l’histoire exempte
Doit-on être responsable de son histoire personnelle, en particulier de l’acquisition de son caractère, pour être responsable de ses actes ? Les historicistes et les structuralistes s’affrontent sur cette question. Pour déterminer qui a raison et pourquoi, j’emploierai la méthode des « défenses premières », déjà en germe chez Austin (1956) et Strawson (1964). Plutôt que demander si, par exemple, le déterminisme supprime la responsabilité morale, on demande s’il donne une défense – une justification, une excuse ou une exemption. En appliquant cette méthode à la question de l’histoire personnelle, on voit que l’historiciste a raison, mais que le structuralisme a un fond de vérité.
27 octobre – Dorothea Debus – Right Here, Right Now: On the Eudaimonic Value of Perceptual Awareness
Perceptual experiences provide us with a fundamental form of consciousness: In perceptual experience we are conscious of our own current environment. But then, what is the nature of perceptual experience, and how could we possibly be conscious of our environment when we perceive it? In recent (and not so recent) debates, philosophers have often attempted to answer these questions by offering one of two competing accounts of perceptual experience: Some defend a ‘Direct Realist’ account, others argue that we should accept a ‘Representationalist’ account of perceptual experience. Various arguments for and against both positions have been developed; but the relevant arguments seem rather well-balanced, and so the debate currently seems to have reached some sort of stand-off. The present talk aims to offer a new vantage point from which to consider these issues afresh. We will reach this new vantage point by considering the observation that perceptual experience has ‘eudaimonic’ value, that is, value with respect to a subject’s well-being. More specifically, I argue that in being in perceptual contact with a mind-independent world, the perceiving subject finds herself open to the world, and I show that and why this openness to the world is of eudaimonic value for the subject, that is, that and why it contributes to the subject’s well-being. The insight that perceptual awareness does have such eudaimonic value seems important in its own right. But we also find that a Direct Realist can account much better for the eudaimonic value of perceptual experience than a Representationalist, which in turn might help with choosing between Representationalism and Direct realism: As any account of perceptual experience will have to account for the fact that perceptual experience does have eudaimonic value, we have good reason to choose a Direct Realist account of perceptual experience over a Representationalist one.
1 décembre – Agnès Baehni – Philosophie morale
Certains phénomènes moraux tels que le pardon de soi et le blâme de soi indiquent que nous sommes probablement dans une relation morale avec nous-mêmes. Lorsque nous nous blâmons nous-mêmes, par exemple, nous procédons à une forme d’évaluation morale de nos propres actes ou de notre propre personne. Il s’agit d’un premier sens selon lequel nous pourrions être dans une relation morale avec nous-mêmes qui ne semble soulever aucun problème conceptuel particulier. Un second sens dans lequel nous pourrions être dans une relation morale avec nous-mêmes suggère que nous puissions nous blâmer et nous pardonner pour des actions commises ou des attitudes entretenues à l’encontre de notre propre personne. Ce second sens soulève de nombreuses questions et problèmes en lien avec l’idée que la morale régit uniquement notre rapport aux autres individus. Dans cette présentation, je défendrai l’idée selon laquelle nous sommes également dans une relation morale avec nous-mêmes selon ce second sens et discuterai de la façon dont il faut comprendre les rapports entre prudence et morale dans le contexte d’une telle relation.
8 décembre – Barbara Sattler – Space and Void in early Greek Thought
The notion of the void is of crucial importance for the development of thinking about space in the very beginning of Western philosophy. In early Greek thought, the notion seems to have captured a variety of different ideas – ranging from referring to emptiness, a negative entity, separation, to predecessors of an understanding of space. All these ideas seem to be connected to the thought of something that is either free from body or opposed to body, and that fulfils some task necessary for the separation, location, motion or density of bodies. In this paper, I will look at the first appearance of the idea of a void in the Pythagoreans, Melissus and the atomists, and the way in which employing it helped to established a clear difference between matter and space.
15 décembre – Vincent Lam – Épistémologie de l’urgence climatique
La notion d’urgence climatique joue un rôle grandissant dans les débats autour des questions climatiques et environnementales. Depuis quelques années, la ‘science du système Terre’ tend à fournir un nouveau cadre conceptuel global à cette notion d’urgence climatique. Les concepts de points de bascule, de limites planétaires et d’Anthropocène sont ainsi souvent invoqués dans ce contexte. Cette présentation discute quelques-unes des questions épistémologiques soulevées par ce cadre conceptuel, notamment au sujet du rôle des valeurs dites non-épistémiques et de la relation entre science et société.